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Salle et salon : la grande réconciliation après le confinement ?

14 mai 2020 - 

Avec la fermeture des salles de cinéma à cause du Covid-19, le quotidien des millions de Français friands de films dans les salles obscures a basculé.

Mais, bien au-delà, c’est pour l’ensemble des Français, désormais obligés de passer beaucoup plus de temps chez eux, que les habitudes de consommation de films et séries ont changé.

Dans quelle mesure les Français ont-ils adopté de nouveaux usages films et séries à domicile à l’occasion du confinement ?

A quoi peut-on s’attendre une fois les salles de cinéma de nouveau accessibles ?

Pour répondre à ces questions, les équipes Webedia Insights ont réalisé une étude s’appuyant sur les résultats d’un questionnaire proposé via le site AlloCiné et ses déclinaisons (newsletter, social), afin de mesurer les comportements au plus près des populations concernées, à savoir les populations consommatrices et prescriptrices de contenus audiovisuels.

1770 individus ont participé à l’enquête*.

En complément, les données d’audience du site AlloCiné et de ses différents contenus pendant la période de confinement ont été analysées en comparaison de l’année précédente**.

LA CONSOMMATION DE CONTENUS CINÉMA ET SÉRIES À DOMICILE A EXPLOSÉ PENDANT LE CONFINEMENT

65% des répondants déclarent avoir sur-consommé des films, séries, documentaires et dessins animés en confinement par rapport à leurs habitudes antérieures.

Les différentes cibles socio-démographiques sont toutes concernées. Par exemple, 70% des 15-24 ans ou 60% des 55 ans et plus ont augmenté leur consommation en confinement.

Par ailleurs, que l’on soit initialement gros ou petit consommateur de films et séries à domicile, le confinement rime avec augmentation de la consommation.

Parmi ceux qui ont augmenté leur consommation de films et séries, 63% déclarent que c’est un plaisir. Un chiffre qui monte à 76% chez les répondants de 15-24 ans. Pour seulement 11% des répondants, cette sur-consommation est « faute de mieux ».

Qu’en est-il de la nature des contenus sur-consommés ?

54% des répondants déclarent spécifiquement avoir augmenté leur consommation de séries, 52% leur consommation de films (26% pour les documentaires, 20% pour les dessins animés).

Séries et films sont au coude-à-coude, avec une légère prime aux séries, dans toutes les tranches d’âge de plus de 25 ans. Seuls les 15-24 ans se distinguent : 61% d’entre eux ont augmenté le volume de films consommés et 58% le volume de séries.

UN CONFINEMENT ACTIF ET SYNONYME DE DÉCOUVERTES CINÉPHILIQUES

La moitié des répondants dit se renseigner plus que d’habitude en confinement, prioritairement au sujet des films (56%) et des séries (54%).

Cette envie de s’orienter et de se faire conseiller se révèle dans l’analyse détaillée des audiences AlloCiné. Ainsi les pages « Meilleurs films » ont gagné +82% de sessions sur la période de confinement par rapport à l’année précédente tandis que les pages « Meilleures séries » ont progressé de +807%.

Et l’avis des autres est important pour se décider : les pages « Critiques de films – Spectateurs » ont gagné +123% de sessions quand leur équivalent sur les séries a progressé de +170%.

Les contenus films et séries continuent à susciter des échanges et à créer du lien, peut-être encore plus qu’ils ne le faisaient déjà :

  • pendant le confinement, « j’ai conseillé un film/série à mes proches plus souvent que d’habitude » : 61% des répondants. Et notamment 64% chez les 15-24 ans tout comme chez les 55 ans et plus.
  • pendant le confinement, « mes proches m’ont conseillé un film/série plus souvent que d’habitude » : 51% des répondants. Ici les 15-24 ans ont eu moins besoin des conseils de leur entourage (51%) que leurs aînés de 55 ans et plus (58%).

Le confinement semble également avoir été l’occasion de bousculer ses habitudes de visionnage.

52% des répondants déclarent avoir regardé un film qu’ils n’auraient jamais regardé sans le confinement, 46% une série.

42% ont découvert un acteur ou une actrice. 35% un réalisateur ou un réalisatrice.

PLATEFORMES SVOD, VOD, TV… PLUS DE CONTENUS CONSOMMÉS, PARTOUT OÙ C’EST POSSIBLE

L’augmentation de la consommation de contenus audiovisuels se fait via de multiples canaux.

La SVoD, tout d’abord, bénéficie du confinement : 4/5ème des répondants qui ont augmenté leur consommation de contenus l’ont augmentée sur des plateformes de SVoD et 24% des répondants déclarent avoir souscrit à un abonnement pendant le confinement.

La VoD marque des points : 20% des répondants (et 46% parmi ceux qui l’avaient déjà testée auparavant) déclarent avoir loué ou acheté un film ou une série sur une plateforme pendant le confinement. Les pages « Films VoD » sur AlloCiné font d’ailleurs un bond de +245% de sessions pendant cette période.

La télévision n’est pas en reste : les bonnes audiences des chaînes trouvent leur écho dans la navigation des internautes sur AlloCiné. Les articles dédiés aux films et séries diffusés pendant le confinement occupent des places de choix dans le top articles AlloCiné pendant le confinement. Les fiches films voient parfois des pics d’audience lors des diffusions télévisées supérieurs à ceux observés lors de leur sortie en salle.

Que va-t-il rester de ces nouveaux comportements ?

La surconsommation de contenus à domicile pourrait perdurer pour une partie de la population : 34% des répondants pensent « tout à fait » continuer à regarder autant de séries chez eux, 29% pour le visionnage de films.
Les niveaux sont néanmoins plus bas mais non négligeables auprès de la sous-cible de ceux qui ont augmenté leur consommation pendant le confinement : 25% pour les séries, 19% pour les films.

L’ENVIE DE CINÉMA EN SALLE EST INTACTE

Encouragés à noter leur envie de retourner en salle entre 1 et 5, les répondants l’évaluent à 4,1.

Les individus ayant augmenté leur consommation de films et séries à domicile en confinement évaluent aussi leur « impatience » à 4,1, laissant penser qu’il ne devrait pas y avoir d’effet de remplacement des entrées en salle par de la consommation à domicile après ces mois de confinement.

On pourra également compter sur les assidus des salles de cinéma (au moins une fois par semaine) : ils évaluent à 4,8 sur 5 leur niveau d’impatience.

Plus précisément, plus de la moitié des répondants a envie d’aller au cinéma dans le premier mois après réouverture, 25% même « dès que possible ». Ce dernier chiffre monte à 52% chez les assidus.

Loin d’avoir perdu le contact avec le cinéma en salle, la quasi-totalité des répondants veut être nourrie des actualités concernant les films sur grand écran : « je souhaite d’ores et déjà en savoir plus sur les films qui sortiront en salle après le déconfinement » : 61% répondent « Oui, tout à fait » et 31% « Oui, plutôt ».

Le confinement marquera-t-il la fin d’une opposition (artificielle?) entre cinéma et salle et contenus visionnés à domicile ? L’important semble surtout être l’envie de se laisser emporter dans des histoires, où qu’elles se trouvent.

*Source : Etude Webedia – Terrain du 30/04 au 04/05/2020 – 1770 répondants de 15 ans et +

**Source : Analytics AlloCiné 16 mars – 30 avril 2020 vs année précédente – Nombre de sessions


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