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Retour vers le… #Web2day 2016 !

26 août 2016 - 
C’est sous de vastes halles de fer et au milieu de gigantesques animaux mécaniques que se déroulait il y a quelques semaines la 8ème édition du Web2day. Un digital festival pour le moins paradoxal qui parle d’innovations et d’avenir technologique au milieu du vestige réhabilité des Machines de Nantes. Retour vers le futur.

L’ambiance est aussi jeune et détendue que le discours d’ouverture d’Axelle Lemaire, secrétaire d’état chargée du numérique, qui attrape un bonbon sur le pupitre avant de commencer son allocution. Les speakers des conférences seront également dans un esprit bon enfant avec de véritables défilés de coiffes pour certains, allant du simple casque de chantier jusqu’au chapeau à grelots. Sans parler des naming des conférences : faites entrer « l’uberisation du porno » !

Au-delà de cette atmosphère plaisante, ces quelques jours de conférences étaient vraiment enrichissants et m’ont remis 3 axes en tête.

1. « S’ouvrir pour aller plus vite »

C’est Emmanuelle Turlotte, directrice stratégie du digital chez SNCF, qui le rappelle en parlant de l’apport des startups pour les grands groupes. Le digital a bousculé les organisations ces dernières années par son rythme d’innovation et les seules boites qui s’en sortent finalement, ce sont celles qui s’ouvrent. Ouvrir ses données ou collaborer avec des organisations plus « agiles » comme les startups, cela permet de se remettre en question, de revoir son modèle et être plus performant à terme. Cela m’a d’ailleurs rappelé une conférence à la Bpifrance Inno Génération quelques semaines plus tôt où Thibault Viort, Chief Disruption and Growth Officer de WIPOLO, disait que « si les grands groupes achetaient 3 ou 4 startups chaque année, et bien cela irait beaucoup mieux ». En effet, le maillage des compétences est un élément central qui permet de partager les points forts des uns et des autres.

Au final, le principe d’open marche un peu à tous les niveaux que ce soit pour un grand groupe, une start-up, une agence, une équipe de travail ou encore un individu seul. Il est crucial de prendre connaissance d’autres manières de faire, qu’elles soient efficaces ou non d’ailleurs, afin d’être toujours plus innovant, voir disruptif (le terme à la mode !). Parlons-en justement !

2. « La disruption est souvent synonyme de succès »

Cette fois-ci, c’est le serial entrepreneur Carlos Diaz qui met tout le monde d’accord avec sa punchline d’introduction sur les tendances technologiques : 

« On ne vient pas dans la Silicon Valley pour faire mieux, mais pour faire différent. La force des startups de la Silicon Valley, c’est le côté disruptif »

Le concept de disruption ne date pourtant pas d’hier puisque c’est Jean Marie Dru, actuellement chairman de TBWA, qui a inventé et déposé le concept en 1996 mais il est plus que jamais dans l’air du temps. D’autant plus qu’en faire son modèle économique est souvent synonyme de succès pour ne citer que les exemples d’Uber ou du constructeur automobile Tesla. 

Carlos rappelle d’ailleurs que ce dernier a récemment lancé une opération kickstarter pour sa Model 3 qui lui a permis de générer près de 400 000 commandes et ce en l’espace de 72h ! D’autant plus impressionnant quand on sait que Ford en comparaison réalise 200 000 commandes par an.

Dans un tout autre registre, l’enseigne Eram et l’agence Phoceis nous ont présenté à l’occasion d’une autre conférence un projet d’objet connecté baptisé #Choose. Il s’agit évidemment d’une chaussure, mais pas que : elle change de couleur selon l’humeur de son propriétaire, mais surtout selon les critères définis dans l’application mobile associée. Le projet a été présenté au CES de Las Vegas et a rencontré un franc succès pour son approche disruptive : un positionnement « mode » quand tout le monde restait centré techno !

Le concept était encore à l’état de prototype il y a peu mais il semblerait qu’elle soit sur le point d’être commercialisée. S’il existe évidemment un public capable d’apprécier le produit, pas sûr qu’il l’adopte… Car la disruption ne fait pas tout, c’est l’utilisateur final qui détermine les usages. Placer l’utilisateur au centre du processus de création est plus que jamais un enjeu essentiel pour les marques.

3. User is the king !

La présentation d’Isabelle Lopez, Présidente de MA14, sur « les émotions comptent ! » est probablement la conférence qui m’a le plus touché, probablement parce qu’on y parle d’affect, mais surtout en raison de la justesse de son approche :

La relation que le client entretient avec vous est différente de celle que vous pensez entretenir avec lui !

Les bras vous en tombent, j’imagine bien. En tout cas, cela me semble primordial de comprendre comment l’utilisateur final s’approprie les produits & services car c’est comme cela que les communicants trouvent les bons insight et qu’ils sont en mesure ensuite de proposer des expériences pertinentes. 

L’exemple emblématique qu’Isabelle Lopez évoque est celui d’Ikea Hackers, un site qui répertorie les détournements de meubles de la marque par des consommateurs. Ikea a très longtemps ignoré cette communauté au point que les utilisateurs avaient fini par se sentir incompris… Avant de finalement travailler avec eux pour tirer parti d’un regard neuf sur des produits parfois vus et revus dans nos intérieurs.

Oui, car l’expérience vécue ne dépend pas (que) de la marque ! Chaque personne est unique et a des usages bien à elle, comme la manière d’utiliser son smartphone par exemple. Vous l’aurez bien compris : the king in the north… mais surtout user is the king !  

Alix Belabbaci, Consultante digital chez Webedia

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